MES ÉTAPES

jeudi 31 mars 2016

L'Usage du Monde

Sur l'une de mes étagères, je me souviens qu'il y a ce livre, dans une superbe édition, un cadeau que l'on m'a offert il y a très longtemps, le livre de Nicolas Bouvier, "L'Usage du Monde".



Quand je repense à ce qui m'a attirée vers l'Iran depuis si longtemps (en plus de la fameuse frise des archers du Musée du Louvre...) il y a ce livre.

Je travaillais alors pour France Culture sur une émission régulière produite par un animateur qui, quand j'étais adolescente, m'avait beaucoup marquée : Jean Thévenot. Il animait dans les années 1960 une émission dont le titre était "Le Grand Voyage" que je regardais avec passion. Jusqu'à ce qu'un jour on me dise que j'allais travailler avec lui sur une émission... de radio "Les Chasseurs de son". J'ai passé plusieurs années sur cette émission.

Lire sur Wikipedia ☞ ICI

C'était fin des années 70, j'étais déjà une voyageuse, et il m'a offert ce livre. J'avais été en Afghanistan en 1976, au Yemen en 1977, l'Iran semblait naturellement être ma procaine destination...


Le hasard fait aussi que Persepolis ait été visitée entre 1664 et 1667 par un homonyme "Jean de Thévenot" quit note à l'époque, dans son ouvrage "Voyage au Levant" que "ces ruines sont trop petites pour être la demeure des rois de l’ancienne Perse".
 


L’Usage du monde, c'est un livre écrit par Nicolas Bouvier (Genève, 1929-1998), avec des illustrations de Thierry Vernet, paru en 1963, à la Librairie Droz. Un livre culte.

Un récit du voyage effectué par les deux amis de la Yougoslavie à l'Afghanistan, entre juin 1953 et décembre 1954.  Nicolas Bouvier a 24 ans quand il part.



La route, effectuée en Fiat Topolino, les mène de Belgrade jusqu'à la Turquie, l'Iran (où ils passent l'hiver 1953-1954 à Tabriz), le Pakistan (dont une longue halte à Quetta), et l'Afghanistan. Ils se séparent à Kaboul, le récit de Nicolas Bouvier continuant jusqu'à la passe de Khyber. 

Pour gagner le peu d'argent nécessaire au fil du voyage, Thierry Vernet vend des peintures et Nicolas Bouvier écrit des articles pour des journaux suisses ou autres, fait des conférences, donne des cours de français.    (Wikipedia)

Aujourd'hui on appelle ces auteurs "Les écrivains voyageurs". Il existe même un festival international du livre et du film depuis de nombreuses années à Saint-Malo, "Étonnants voyageurs". Et où je me suis rendue une fois pour le travail.

Aujourd'hui les voyageurs écrivent leurs récit de voyages dans des blogs, comme je le fais.

Nicolas Bouvier a passé de longs mois en Iran, auquel il consacre une grande partie de son livre.

"Le peuple d’Iran est le plus poète du monde, et les mendiants de Tabriz savent par centaines les vers de Hâfiz " dit-il.

Il avait fait inscrire ces vers du grand poète sur la portière de sa Fiat : "Même si l’abri de ta nuit est peu sûr... Et ton but encore lointain... Sache qu’il n’existe pas... De chemin sans terme... Ne sois pas triste.".

Voilà quel fut son parcours




Voilà le début du chemin que je vais suivre, selon ce que Nicolas Bouvier écrivait en Juillet 1954.

De Teheran à Qum 

"La route est asphaltée mais crevée de nids-de-poules profonds comme mon bras. A partir de Qum elle est en terre battue. et si tôlée qu'il nous faut rouler en dessous de 25.../... Vers cinq heures, le soleil rougit et comme si on passait le torchon sur une vitre embuée, on voit alors surgir avec une netteté prodigieuse, ce plateau désert à travers lequel l'ange a, paraît-il, conduit Tobie par la main. Il est jaunâtre, semé de touffes pâles. des montagnes couleur aubergine l'entourent de dentelures insolites. Montagnes distinguées."

Ispahan

"Isfahan c'est exactement l'émerveillement qu'on nous en promettait. Elle vaut à elle seule le voyage. ../... Dans la trouée des saules et des eucalyptus, on distinguait déjà la blancheur du désert et les montagnes mauves du Zagros, d'une découpure très provençale. Et dans la nature, exactement cette même intimité molle et dangereuse qu'on trouve parfois, les nuits d'été aux abords d'Arles ou d'Avignon.

Mais une Provence sans vin, ni vantardises ni voix de femmes ; en somme, sans ces obstacles ou ce fracas qui d’ordinaire nous isole de la mort. Je ne m’étais pas plutôt dit cela que j’ai commencé à la sentir partout, la mort : les regards qu’on croisait, l’odeur sombre d’un troupeau, les chambres éclairées béant sur la rivière, les hautes colonnes de moustiques. Elle gagnait sur moi à toute allure.

Ce voyage ? Un gâchis… un échec. On voyage, on est libre, on va vers l’Inde… et après ? 
J’avais beau me répéter : Ispahan ; pas d’Ispahan qui tienne.

Cette ville impalpable, ce fleuve qui n’aboutit nulle part étaient d’ailleurs peu propres à vous asseoir dans le sentiment du réel. Tout n’était plus qu’effondrement, refus, absence. A un tournant de la berge, le malaise est devenu si fort qu’il a fallu faire demi-tour. Thierry non plus n’en menait pas large - pris à parti lui aussi. Je ne lui avais pourtant rien dit. Nous sommes rentrés au pas de course." 

Persepolis

"Ce qui reste de la ville royale occupe une terrasse rectangulaire adossée à la montagne et donnant à l'ouest sur la plaine de Marv-Dasht. A l'époque (VIe - Ve a.c.) où le Roi des Rois venait inspecter les travaux, cette plaine était encore couverte de moissons. Puis le système d'irrigation a décliné avec le site, et ce qu'on voit surtout aujourd'hui du haut des ruines c'est de l'aride, du sec, ou le panache poudreux d'un camion, ou encore ces trombes de poussière toutes droites dans le ciel et qui, au début de l'été, se promènent paresseusement par deux ou par quatre entre le mur de soutènement de l'esplanade et les montagnes violettes qui bordent l'occident de la plaine."

Shirâz

Contrairement à Isfahan, Nicolas Bouvier tombe sous le charme de Shirâz et de ses habitants :

"Cette ville exquise et silencieuse qui sent le citron, qui parle le plus beau persan de Perse, où toute la nuit on entend murmurer l’eau courante, et dont le vin est comme un Chablis léger purifié par un long séjour sous terre. Les étoiles filantes pleuvaient sur la cour, mais j’avais beau chercher, je ne trouvais rien à souhaiter sinon ce que j’avais."

Yazd

"A Yezd la plupart des produits arrivent déjà de l'ouest par camion, la vie est chère et les Yezdi qui passent pour les plus grands couards, les meilleurs jardiniers et les plus fins commerçants d'Iran, s'entendent à la rendre encore plus chère. Mais début juillet, la chaleur, la soif et les mouches : on les a pour rien."

Kerman

"Nous n'aurons pas vu Kerman de jour, juste assez pour lui trouver cet air démoli -- comme si Tamerlan venait d'y passer --  que l'implacable lumière de midi donne à toutes les villes de l'est iranien."

"Et la nuit, Kerman devient belle ; son côté brûlant, déchu, brisé, faisait place à la douceur du plus grand ciel du monde, à celle de quelques feuillages, de bruits d'eau, de coupoles qui s'enflent contre le gris lumineux de l'espace."

Bam

"A cinq (heures), les palmeraies et les formidables assises crénelées de Bam s'élevèrent contre la bande verte de l'aube. Les chameaux en file, les premiers troupeaux de chèvres passaient en fumant dans les ruelles profondes. D'énormes murs de terre, des poternes à chicanes protégeaient toutes les maisons. Une sorte d'impérieuse Afrique, avec la dimension supplémentaire que confèrent mille ans d'histoire écrite.

Pendant des siècles, Bam a servi d'avant poste et de citadelle face aux incursions baloutchs et au péril afghan. Elle abritait en permanence un général, une garnison, et lançait parfois vers l'est une expédition punitive, dont le départ s'accompagnait, dit-on, d'un torrent de larmes, tant les soldats craignaient de n'en pas revenir.

Aujourd'hui que le Baloutchistan est tranquille, ces chagrins ont disparu avec le général, et Bam, c'est surtout une mosaïque de jardins entourés de fortes enceintes qui servent de propriétés de plaisance aux arabes de Kerman."

NB : A lire, un article qui analyse le voyage en Iran de Nicolas Bouvier ☞ ICI

samedi 26 mars 2016

Un film qui m'a beaucoup marquée

Sepideh, un ciel plein d'étoiles 

Ce magnifique film germano-danois date de 2012 .

Ce film qui n'est pas un film iranien, mais tourné en Europe, m'a fait m'intéresser à un Iran d'aujourd'hui. Je l'avais découvert en avril 2015 à la télévision sur Arte.

En dehors d'une histoire gentillette, un peu fleur bleue, j'ai aimé voir l'intérieur des maisons iraniennes, la vie au quotidien, et surtout la vie des femmes couvertes de la tête aux pieds. 

Est ce que la vie en Iran a changé pour les femmes ?
C'est toujours bien là la question que je me pose.




SYNOPSIS :

"A Saadat Shahr, en Iran. A 16 ans, Sepideh passe ses nuits au sommet des collines, avec ses camarades du club d’astronomie, à étudier le ciel à travers un télescope. Depuis la mort de son père, il y a six ans, cette jeune fille brillante, avide de connaissance et d'évasion, souhaite étudier l'astrophysique à l'université et suivre ainsi les traces d'Anousheh Ansari, première Iranienne à voyager dans l'espace. Mais dans cette société encore très traditionnelle, Sepideh se heurte à de nombreux obstacles. Peut-elle mettre ses ambitions au-dessus de l'ordre familial et social ?"

AUTRE RÉSUMÉ :

"Dans un petit village rural, éloigné de Téhéran, la vue du ciel étoilé est imprenable, et une petite fille du nom de Sepideh rêve de devenir astronome. Traînant un télescope aussi gros qu'elle, elle passe ses nuits à contempler le ciel, inspirée par le premier iranien à avoir été dans l'espace, Anousheh Ansari. Mais pour une iranienne, accomplir un tel rêve est compliqué, et son oncle utilise la menace pour l'obliger à arrêter cette activité indigne d'une femme. Sa mère de son côté, lui rappelle qu'elle n'a pas les moyens d'entreprendre de telles études. Sepideh va alors tout faire pour obtenir une bourse, mais quand ses potentiels mentors viennent lui rendre visite, sa détermination se retrouve sérieusement mise à l'épreuve"."

VIDÉOS




LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 11/04/2015

Je cite :

"A 16 ans, Sepideh n'a qu'un but : voir la Terre depuis l'espace. Mais Sepideh vit en Iran. Où rêver des étoiles, quand on est une jeune fille d'origine modeste, est tout bonnement une hérésie.

La réalisatrice danoise Berit Madsen a suivi le quotidien de Sepideh pendant plusieurs mois. Elle filme ses séances nocturnes d'observation des étoiles, où la jeune fille s'amuse avec ses camarades du club d'astronomie ; ses démarches pour présenter un projet de recherche d'astrophysique à l'université ; et les dialogues de sourds avec sa mère et son oncle, qui ne veulent rien entendre à la passion de Sepideh — « Il n'y a pas que les étoiles dans la vie, tu pourrais apprendre à cuisiner ».

Filmé au plus près, le visage désespéré de la jeune fille, qui finit par douter de la légitimité de ses rêves, est bouleversant. « Quand faut-il abandonner ? » s'interroge-t-elle. Mais Sepideh est brillante, déterminée, avide de savoir. « Je suis libre », rétorque-t-elle à son instructeur en astronomie, un homme ambigu et possessif qui cherche à freiner ses ambitions.

Ce beau documentaire a été présenté au festival de Sundance 2014. Un bémol : certaines séquences (notamment une scène où Sepideh reçoit devant la caméra un coup de fil inattendu) donnent la désagréable impression d'avoir été orchestrées de toutes pièces par la réalisatrice."

Perrine Dutreil

mardi 15 mars 2016

Vol acheté

Casse tête, casse tête...

C'est pas trop cher les vols (bon, c'est pas trop loin non plus, 8 hres en vol direct). Mais on n'est pas en vol direct ! Because les tarifs.

Les premiers tarifs, bruts que j'avais trouvés étaient de 269 €. Au début de mes recherches j'étais sur Pegasus (287 €), et Turkish (350 €). Mais ces tarifs ont disparu.

Air France avec un transit à Rome à l'aller et un vol direct, oui direct ! au retour : 392 € (+ les frais de réa, bon, ça fait du 400, quand même 100 € plus cher..

Ensuite sont apparus Alitalia, et une compagnie charter turque Atlas (281€).

Entre les deux je choisis vite..

Mais le plus ennuyeux c'est d'arriver à comparer les frais de réservation. Ils appellent cela sur le web "frais d’émission" "frais de traitement"... Ça tourne autour des 48€, en ligne, et par téléphone de 35 à 55 €.

Alors évidemment à rajouter au tarif brut annoncé sur le site internet....

On a choisi Alitalia. Mais Alitalia n'a plus d'agence boutique à Paris. Tout se fait en ligne ou par téléphone sur un n° des réservations en 0820, payant. Alitalia n'a pas une très bonne presse, pas mal de critiques publiées par les voyageurs.


Par téléphone, on l'a tenté cela faisait 315,21 € TTC (frais de réservation inclus). Alors qu'on avait vu un tarif à 276 € sur le site d'Alitalia.

J'ai eu l'idée de Nouvelles Frontières, parce que au moins il y a un correspondant en France...

J'ai téléphoné à l'agence la plus proche de chez moi. On me dit que si j'achetais en agence, les frais de dossier se montaient à + 20 € par personne. En achetant en ligne les frais s'élèvent à 16 € par personne. Seulement le tarif de base sur Alitalia n'était plus de 276 € mais... de 337,21 € ! Pas compétitif !

Du coup on a regardé à nouveau en ligne sur Nouvelles Frontières et voilà qu'on ne retrouve plus de bons tarifs, ça a grimpé au dessus de 300 € : 323,71 € TTC (NF indique les prix frais de réservation inclus).

Et tout d'un coup, un 282 € TTC sur NF (Bravo Ouardia qui l'a trouvé).

Pour dire que c'est n'importe quoi !

Dans la foulée on achète, toute les deux en restant en contact téléphonique.
Ça roule, confirmation....
Vol à 282,71 € TTC

Sur ce tarif, il y a 266,71 € (Prix du billet : 37,00 € + Taxes : 229,71 €) et 16 € de Frais de service.

Les horaires

Alors là ! Toutes les compagnies ont des horaires merdiques. Toutes ! Des arrivées et des départs de nuit... Mais pourquoi y a t il des pays qui sont accros aux départ et atterrissages la nuit !!! J'ai déjà vécu cela oh que oui.

Pour nous voilà ce que cela va être :

→ Arrivée à Téhéran à 0h50 (un transit à Rome de 2h45)

→ Départ de Téhéran à 3h45 (un transit à Rome de 1h25)

C'est le mieux que j'ai trouvé, elles sont toutes plus pires les unes que les autres, toujours de nuit, les compagnies qui desservent Téhéran.

Airbus A 321, pas terrible, mais elles ont toutes le même type d'appareil sur ce trajet.




L'aéroport est à 30 km de la ville. Il faut 1h 1/2 pour rejoindre le centre de Téhéran. Taxi de nuit obligatoire... Il n'y a pas de bus de toute façon. Juste la possibilité de rejoindre en taxi un arrêt de métro à l'entrée de Téhéran, de jour. On prendra le taxi. 


mardi 8 mars 2016

C'est décidé je pars

Je voulais y aller dans les années 70

J’attendais le bon moment, quand les tensions politiques diminueraient et permettraient un tourisme correct… C’est vraiment un vieux rêve non réalisé dans les années 70. J'étais allée en Afghanistan (1976) puis au Yemen (1977), l'Iran était dans mes projets. Les contestation politiques ont commencé en 1978. C'était foutu pour moi.

Connue sous le nom de Perse jusqu'en 1935, l'Iran est devenu une république islamique en 1979 quand le Shah au pouvoir a été contraint à l'exil.

Le 11 février 1979, l'Ayatollah Khomeini arrive au pouvoir et marque la fin de l'Empire d'Iran. En juin 1979, le mouvement pour la liberté publie son projet de constitution, et déclare l'Iran République Islamique.

Les forces cléricales ont ensuite concassés l’occidentalisation et aussi toute influence libérale et de gauche.

De 1980 à 1988, l'Iran a mené une guerre sanglante contre l'Irak. Le 22 septembre 1980, l'Irak laïc du dictateur Saddam Hussein attaque l'Iran islamique de l'imam Khomeiny, avec les encouragements des Occidentaux, des Soviétiques et les monarchies arabes du Golfe. L'Iran est soutenu en sous-main par Israël, en conflit comme lui avec les Arabes.

La guerre durera huit ans et fera un million de morts. Elle aura pour principal effet de ressouder le peuple iranien autour des mollahs ainsi que de relancer le conflit pluriséculaire entre Perses et Arabes, chiites et sunnites...

La révolution iranienne de 1979 a porté un coup d’arrêt au tourisme en Iran à une époque où le pays était essentiellement une destination de hippies.

L'Histoire de cet événement ☞ ICI

Les relations entre la République islamique et les pays occidentaux se sont apaisées, le tourisme en Iran a le vent en poupe.




J'ai saisi une opportunité

Je pense qu’il faut y aller très vite, les prix des hôtels sont déjà trop chers. Cela va se passer comme en Birmanie ou Cuba. En 2 ans les hôtels en Iran ont augmenté de 30 à 50 %, à cause d'une inflation galopante. je ne trouve sur le web que des hôtels autour de 45 $. Et encore ce sont les forumistes qui l'indiquent, car impossible d'avoir des tarifs en ligne, rien de rien.

Pas de choix : cash obligatoire... Je vais renouveler l'expérience connue en Birmanie...

J'ai eu une opportunité, bonne période climatique, quelqu'un avec qui voyager, et je l'ai saisie.

La préparation de ce voyage est passionnante. Il y a trop de choses extraordinaires à voir en Iran.

Casse-tête du visa

Le gouvernement a prévu d’assouplir la réglementation d’entrée sur le territoire. Mais c'est encore galère. Aucune info n'est semblable. La demande de visa à Paris est très compliquée. Il faut présenter une preuve de l'assurance incluant nommément la couverture en Iran et une réservation d'hôtel pour la première nuit, et se faire prendre les empreintes digitales....

Jusqu'à présent il fallait aussi "invitation préalable " - "visa authorization number provided by Iran’s Ministry of Foreign Affairs (MFA)".

En fait c'est un document de police vérifiant que vous n'êtes pas "indésirable" en Iran. Les voyageurs passent en général par une agence de voyage locale qui leur fournit un numéro d'autorisation du ministère des affaires et cela prend environ 10 jours pour l'obtenir.

Ce n'est pas gratuit. Le n° d'autorisation est lui gratuit, mais les agences prennent leur commission : 30 ou 40 euros, à régler par virement bancaire vers un compte hollandais ou allemand...

Dans les posts récents, on parle de visa possible à l'arrivée, des voyageurs qui racontent l'avoir fait à l'aéroport de Téhéran (à propos il faut écrire Tehran !) et que cela s'est bien passé.

Pour le visa "on arrival", il semble qu'il faille une attestation de réservation de la première nuit d'hôtel (un mail de confirmation) + 1 assurance rapatriement (on peut la prendre sur place à un comptoir spécial) + 1 formulaire à remplir + 60 euros et pas d'empreintes. Et être très très patient. Je n'arrive pas à savoir si ce visa "on arrival" est accordé pour 15 jours renouvelables ou 30 jours, les expériences lues sont différentes.

Mais l'ambassade à Paris n'en parle pas et ne répond pas au téléphone.

C'est un casse-tête, je ne vous dis pas.

Le plus dur (pour moi) c’est d’être habillée de la tête aux pieds, de ne pas boire de l’alcool pendant un mois, et de manger sais pas quoi (boulettes de viande beurk), vous savez que je suis végétarienne.. à la rigueur un peu de poulet... Tous les voyageurs disent que la bouffe est dégueulasse.

J'ai lu sur les posts des voyageuses : "Pays facile à voyager pour une femme seule par contre les vêtements sont une vraie contrainte surtout quand il fait chaud, on a qu'une envie c'est de remonter le pantalon et les manches".

La période du voyage a été donc choisie pour ne pas trop étouffer sous les manches longues, le pantalon et le foulard…

Le déguisement

Je reconnais que jusqu'à présent, la tenue emmitouflante obligatoire repoussait (et encore en février) fortement mon envie de connaître ces merveilles. Et je viens de céder.

Je suis à la recherche de mon "déguisement" puisque nous les femmes nous sommes obligées de nous travestir pour pouvoir visiter l'Iran.

"For Women In Iran, all women, including tourists, are required by law to abide by the guidelines listed below for dress while in public. Should a tourist forget to abide by these guidelines, she need not fear; she will likely be kindly reminded by a local to do so.

1. Long shirts or tunics to mid-thigh with long sleeves
2. Long pants, jeans, or skirts that completely cover the legs
3. Scarf or hat for covering the hair (it is not necessary to cover the neck)"

Quand je regarde ma tête sur des photos quand je suis entrée dans des mosquées, je me trouve horrible. La meilleure encore c'est celle-là, prise en Malaisie. Ce beau foulard jaune... oui il faut que je trouve des couleurs... c'est pas interdit ?...

DRESS CODE

C'est joli comme nom.......
Regardez les jeunes Iraniennes comme elles savent se vêtir.



Je fouille dans ma garde robe. Question voiles, j'ai ce qu'il faut : quelques souvenirs rapportés de Malaisie : un "marneh" ou "maqna'e" (qui ne laisse apparaître que l'ovale du visage, le truc de nonne)... un peu hard quand même ! Plusieurs foulards, malaysiens, er syriens.



Ben.... il est écrit que la majorité des femmes portent des couleurs noires ou éteintes comme le beige en public. Peut être des nuances plus claires en été ?. S'il y a la couleur, c'est une "touche" de couleur (un foulard de couleur ou à motifs).

Quant à mes tuniques... la tunique doit couvrir les fesses !

"L'important n'est pas tant la longueur de la tenue, c'est plutôt de masquer toute courbe féminine, particulièrement poitrine et croupe".

Les tuniques françaises, elles arrivent juste au niveau du bas des fesses. Ce n'est pas assez long.
Et pas de fentes sur les côtés s'il vous plait, ça dégage trop la fesse...
Sans parler que mes tuniques sont transparentes !

J'avais acheté une tunique longue malaisienne, mais jute, elle n'arrive qu'aux coudes, trop court... Pourtant la Malaisie est une république islamique ! Je pense porter des T-shirts manches longues en dessous. mais qu'est ce que je vais avoir chaud !

Mes tuniques indiennes... manches courtes et ne couvrant pas les fesses !

Les Iraniennes ce qu'elles portent, nous on appelle cela des robes. Oui mais une robe, large, qui arrive aux genoux avec manches longues, non, ça, je ne porte jamais.

C'est bien la mode ce printemps 2016 des robes à manches longues, 30 € quand même... 
But : décolleté devant trop grand, manches tout juste arrivant aux coudes, ou échancrés dans le dos ! Et puis tout est imprimé, et sombre  !!! Pas facile.

Ma dernière solution : je vais aller acheter des T-shirt d'hommes X-L ou XX-L chez Décathlon... ou je vais aller un jour à Barbès voir s'il y a des boutiques de mode musulmane...

Pour les pantalons j'ai ce qu'il faut : jeans, pantalons larges achetés en Thaïlande.

Alors voilà, j'ai fini par trouver une robe chez H et M, achetée une taille au dessus, et d'un triste !  Mais bien couvrante. Et ce foulard je l'avais rapporté de Syrie... Oh la la je ne me plais pas du tout...


En plus j'ai trouvé dans ma garderobe française : une chemise d'homme en jean trop grande pour moi (et j'ai raccourci les manches), un gilet long acheté en soldes l'été dernier chez H et M (pour recouvrir des t-shirts longs d'hommes trouvés chez Decathlon), une tunique longue en jean (c'est la mode de printemps chez nous !), et une tunique achetée en Malaisie mais aux manches trop courtes qui arrivent seulement au coude, je mettrai un t-shirt en dessous à manches plus longues. J'ai aussi une tunique longue à manches longues mais en voile, pour le désert quand il fera très chaud, "transparente", sous laquelle je porterai aussi un t-shirt. 

Mais ça ne fait pas beaucoup de tenues pour un mois.



Les températures 

Devraient aller. Je m'attends  en avril dans le centre/sud de 12 ° à 24°,  de 5° à 16° dans le nord.

Et en mai de 18 ° à 28° dans le centre/sud,
de 18° à 22° dans le nord,
et 26 ° à 33° dans le sud/sud.

Il y a une grosse différence entre le jour et la nuit.

Ces jours-ci (mars) cela oscillait entre 5° la nuit dans le nord et 8° à Teheran, et le jour dans le nord 12°  et à Teheran 15°.  En fait un tout petit peu plus que ce que l'on a à Paris. Pas chaud. j'espère que ça va se réchauffer.

Ce sera une grande expérience

Pour moi, en plus des merveilles d'architecture, d'art, que je vais voir, je vois ce voyage comme une expérience humaine : comment vais-je ressentir le fait d'être une femme "voilée", "couverte" avec tous mes atouts féminins cachés ? Je me transforme en bonne soeur...

Moi avec mes idées très féministes, révoltée par le sort des femmes de certains pays. Un mois, c'est quand même long. Mais j'ai décidé de vivre cette expérience de vie.

Vidéo d'Internet