MES ÉTAPES

dimanche 22 mai 2016

Bilan du voyage


©PlaneteJoce




Ce voyage a été magnifique non seulement par la beauté du pays et la grande diversité des attraits touristiques, mais surtout par les rencontres, les échanges, les discussions, que nous avons eues avec les Iraniens.

Ils nous ont demandé de parler d'eux et d'elles. Ils nous ont dit "Il faut que vous nous aidiez en Occident".

Et j'ai énormément, énormément, de choses à raconter.

Ils sont 20 % à être partisans du régime actuel, et 80 % contre. Certains ont la nostalgie de l'époque du Shah. Sur ces 80 % une partie crève la faim. On a vu des mendiants dans les rues, surtout des femmes, en tchador noir, assises sur les trottoirs, à Kerman et à Tabriz.

On nous a dit qu'au sud de Téhéran des femmes se prostituent en grand nombre. 

On nous a dit que les jeunes ont des relations sexuelles en cachette parce que c'est interdit en dehors du mariage.

Mais Internet a tout changé. Les Iraniens sont privés de liberté mais ils ont des idées. C'est grâce à eux que j'ai téléchargé une appli VPN qui m'a permis d'ouvrir Facebook et Blogger. Parce que sans ce VPN, je ne voyais sur mon écran qu'une page écrite en persan. WhatsApp marche très bien mais les Iraniens utilisent Telegram.

J'ai téléchargé WhatsApp, Telegram, et quoi encore... SHAREit, MyAppleShare... Cafébazar... Hotspot Shield... Des trucs que je n'aurais jamais osé installer sur mon téléphone lorsque j'étais en France. Eux, ils ont tous les réseaux d'échange sur leurs téléphones. Des trucs dont je n'avais jamais entendu parler.  Skype, Viber, ils n'utilisent pas, même Facebook, très peu. Ils partagent tout via Telegram.

Mon voyage

Quel mot employer ? Extraordinaire, hors du commun ! En tout cas il ne ressemble à aucun autre de mes voyages passés.

Des paysages sublimes. Des déserts du Sud aux montagnes du Nord qui bordent l'Azerbaïdjan, ou aux montagnes encore couvertes de neige entre Téhéran et la mer Caspienne.

Une richesse artistique colossale. Au moins le régime islamiste n'a pas détruit. C'est toujours ça.

Je rêvais de Persepolis, je l'ai vu. Mais j'ai aussi vu Isfahan, Shiraz, Téhéran, les mosquées, les mausolées des imams, des poètes, les palais des Shahs, les églises arméniennes, le musée de Téhéran qui si l'on dit qu'il n'est pas le Musée du Louvre vaut son pesant d'or.

Le fameux "foulard" : un acte de résistance

Comme vous savez, c'était le "hic" qui m'a empêché d'y aller en Iran plus tôt. Je n'y arrivais pas à me l'imposer ce satané foulard. Faire porter le foulard à la femme non musulmane que je suis... quelle absurdité ! Et j'ai franchi le pas pour pouvoir y aller avant que l'Iran ne devienne une destination de tourisme de masse (C'est en marche, je peux vous l'assurer, ils sont beaucoup qui se forment pour devenir guide, pour ouvrir une agence de tourisme, ils apprennent l'anglais pour travailler dans le tourisme...) 

Au début j'ai porté le truc ne laisse apparaître que l'ovale du visage. Le mien, il s'appelle un "telekung" parce que je l'avais acheté en Malaisie, en souvenir... J''avais choisi ça tout simplement parce que je trouvais ça pratique : il ne glisse pas comme le foulard, et surtout je m'emmêlais avec les cordons de mes sacs, appareil photo, lunettes. Mais j'avais chaud !!!! surtout autour du cou.    

Et puis j'ai bien vu que les femmes iranienne accrochaient leur foulard de plus en plus bas, laissaient dépasser leur longue chevelure sur le dos au delà du foulard... Vous remarquerez le tic gestuel des Iraniennes : elles attrapent leur foulard et le remettent plus haut sur la tête, parce que le foulard est posé vraiment bien en arrière des cheveux, et souvent... il tombe ! Signe de révolte !!!

Et puis elles se maquillent, très fort, les yeux surtout, parfois avec un liner qui monte sur les côtés comme dans les années 60, beaucoup les sourcils, exagéré, et elles portent des faux cils.

Les femmes m'ont dit : "The only problem is "the cover" !"

Bien sûr j'ai vu énormément de femmes portant le chador noir, je ne peux pas le nier.

Et dans certaines familles où nous avons été invitées, nous avons dû garder le foulard à l'intérieur parce que la famille était très religieuse et qu'il y avait "des hommes", et nous rhabiller complètement pour aller aux toilettes au lever du lit quand nous avons été hébergées.

Mais il n'y a pas que le foulard. Il y a la manque de liberté de choix, de la femme. On m'a expliqué que le seul moyen pour une jeune femme de s'émanciper de sa famille est par le mariage. On se croirait en France en 1830 ! Une fois mariée, elle a le droit de divorcer, mais dans le partage des biens, c'est le mari qui reçoit presque tout. Elle doit chercher du travail, ce qui n'est pas tâche facile non plus dans ce pays.

Le foulard, vous avez dit !

Nous avons voyagé en train de nuit. Nous avons acheté nos billets pour une voiture réservée aux femmes, ce qui paraissait évident. Une fois dans notre compartiment nous avons vu arriver un homme : "it's my husband" nous dit la femme. Puis un autre homme : "it's my son". Puis un autre homme, ni mari, ni fils... Nous étions dans un compartiment mixte ! On a su par la suite que pour être dans un compartiment de femmes, il faut le demander expressément. La fille à l'agence n'avait pas dû comprendre. Pour nous, cela semblait une évidence.

La femme iranienne a aussitôt enlevé son foulard, nous de même. Lorsque la porte du compartiment s'ouvrait (contrôleur, service de restauration), on remettait à toute vitesse notre foulard et dès qu'elle se refermait on le retirait...

Nous avons donc dormi en promiscuité en compagnie d'hommes que nous ne connaissions pas.

Et l'ambiance a été top.

Ce qui m'a épatée

Tout d'abord l'accueil des Iraniens

Tout le monde le dit. Les Iraniens sont des gens extraordinaires.

On ne peut faire un pas, on nous aborde :
➛ D'où êtes vous ?
➛ "Faransavi"
➛ "Welcome to Iran !"

Combien de "Welcome to Iran" ! ai-je entendu ! Cela me rappelle lorsque j'étais en Syrie, où la même chose s'était produite et m'avait tellement épatée. Ça fait plaisir d'entendre dire qu'on est les bienvenus dans un pays. A quand cela en France ?

On nous a tellement pris en photos qu'on va certainement apparaître sur tous les réseaux sociaux iraniens ! "Mes amis de France" vont-ils dire. Puisqu'ils nous ont déjà montré les photos de leurs "amis d'Espagne, de Hollande etc etc...

Bien sûr mieux vaut ne pas être Américain, et encore moins Israélien. Il plane en Iran une véritable haine contre ces deux pays que nous avons non pas seulement sentie mais "vue" par des affiches, et des manifestations.

On nous a aidé partout. On nous a conduit par la main, voire en voiture sur des centaines de kilomètres, quand on rencontrait une difficulté. Les gens nous ont donné de leur temps, et ont passé des journées entières en notre compagnie. Ils allaient au travail ? ils avaient des rendez vous.... qu'importe, ils changeaient leurs plans et leurs obligations... pour être avec nous !

Et quand ils disent merci, ils mettent la main sur leur coeur.

J'ai vu le modernisme 

L'Iran est un pays moderne. Les routes même au milieu du désert sont nickel. Les gens (fortunés) ont des maisons ou appartements avec le confort domestique semblable à l'Occident. Cependant dans de nombreuses maisons il y a les WC turcs, parfois deux toilettes des turques + des occidentales.

Il y a à Téhéran, cette ville détestée de tous pour ses embouteillages et sa pollution, des quartiers très résidentiels, au calme, avec beaucoup d'arbres. D'ailleurs il y a énormément de grands parcs dans Téhéran, et dans les grandes villes.

Les Iraniens sont des "cerveaux". Ils font des études très poussées, souvent ingénieurs, architectes, mais ils ne trouvent pas de travail correspondant à leur niveau professionnel car "qui" trouve du travail doit s'acoquiner au régime. Alors ils deviennent professeurs en langue étrangère, ou professeur d'aikido (j'en ai rencontrée une !).

Ils nous récitent des poèmes

Des poèmes français, par coeur, au milieu d'une conversation. Des poèmes d'une autre époque, Victor Hugo, Lamartine, Rimbaud, que moi j'ai oubliés.

Ils rient beaucoup

On s'attendait à ce que les Iraniens soient tristes, étant donné le régime frustrateur dans lequel ils sont obligés de vivre. Eh bien non. Qu'est ce qu'on a pu rire avec eux !

J'ai aussi rencontré des gens tristes, des femmes, toujours des femmes.

Ils téléchargent sur Internet

Ils équipent leur voiture d'un équipement son super top, et écoutent de la musique, souvent américaine qu'ils ont téléchargée sur Internet (clé USB), et l'écoutent très très fort.

Ils mangent beaucoup de gâteaux

On n'en pouvait plus des gâteaux  Quand on est invité la bonne solution est d'offrir des gâteaux. (Les fleurs n'ont pas été possible à trouver). Quand on voyage, en bus, en train, en avion, on reçoit un petit paquet, mini jus de fruit + plusieurs paquets de gâteaux... On les accumulait les gâteaux, à ne pas arriver à les manger tous !

Ils font beaucoup de tourisme

Au sein de leur pays. On a croisé beaucoup d'Iraniens sur les sites que nous-mêmes nous visitions. Voire même sur des sites chrétiens orthodoxes (Et voire même des mollahs). Ils sont en familles avec des enfants en bas âge, ou en groupe avec un guide.

Ils se prennent en photo, en selfie. Mais plutôt en "we-fie", on appelle ça ainsi désormais :)

Le tarof

J'avais lu sur l'internet à propos de cette caractéristique du mode de politesse des Iraniens. Et j'ai vraiment été confrontée à cette coutume iranienne.

Quand on a proposé par exemple de les inviter à boire quelque chose afin de les remercier, il y a eu un "non non non, merci...". Comme j'avais beaucoup lu à propos de cela, je savais qu'il fallait insister et re-insister...

De même lorsqu'on a été invité, je savais qu'il fallait apporter des réticences, des excuses, avant d'accepter une invitation.

Quant aux cadeaux logiques que l'on se doit d'apporter quand on est invité, comme on a souvent été pris de court, on achetait une énorme boîte de gâteaux frais (ce que l'on trouve aisément) et cela nous a semblé toujours très bienvenu. 

J'ai vu les femmes "entre elles"

A la maison : T shirt décolleté, legging moulant...

J'ai été par le hasard conviée à une fête de mariage, un dîner où les femmes étaient entre elles, et les messieurs ailleurs dans une autre salle, entre eux.

Je n'en revenais pas : mini robes moulantes, brillantes, décolletés plongeants dans le dos, couleurs vives, maquillage outrancier, cheveux coiffés en chignon sophistiqué.

Et elles dansaient, entre elles, des danses orientales, en remuant les épaules, les hanches.

Par contre, lorsque j'ai vu la salle où dînaient les messieurs, tous en costard cravate sombre, pas une mouche ne volait, c'était d'un sinistre.

Avant de partir j'avais trouvé sur le blog de voyageurs une rubrique " Ce qui les avaient marqué". Désormais je peux y apporter ma contribution. Si vous voulez comparer nos avis, lire mon autre article ☞  ICI

Et j'ai rencontré des avis divers

On a discuté avec de très nombreuses personnes. Certains n'en peuvent plus du régime. Certains l'encensent. Je pense que le changement n'est pas pour les années proches, car un changement brutal, à mon avis, entrainerait une guerre civile ou pire, car les gens ne sont pas tous d'accord.

Si le président actuel Hassan Rohani est considéré comme "plus modéré" que ses prédécesseurs (il ne faut pas omettre qu'il n'a été élu seulement qu'à 50,7 % des suffrages), il ne faut pas oublier que la politique de l'Iran se déroule dans le cadre d'une république théocratique islamique et qu'à la tête du pays ce n'est pas le président, mais se trouve le "Guide Suprême", l'autorité religieuse suprême, guide de la révolution, et chef de l'État, premier personnage du régime. Il est au dessus du président qui est "sous sa responsabilité".

A l'heure actuelle le rôle de guide suprême est tenu par l'Ayatollah Ali Khamenei, élu en 1981, réélu en 1985, nommé à vie depuis la mort de l'Ayatollah Khomeini en 1989, c'est à dire.... depuis.... 27 ans !

Moi, femme voilée et couverte



Le "style Hijab"

Selon Internet :
◦ Tout, sauf les mains et le visage, doit être couvert y compris vos pieds.
◦ N'oubliez pas de bien couvrir vos cheveux 
◦ Les vêtements doivent être larges et amples 
◦ Les vêtements ne doivent pas être transparents. 
◦ Les vêtements ne doivent pas attirer l'attention - c'est à dire éviter les couleurs vives, les dessins audacieux... 
◦ Évitez le maquillage, les bijoux visibles
◦ Enfin il faut rappeler que Hijab n'est pas seulement un code vestimentaire, c'est un état d'esprit! 
Soyez modeste dans votre comportement.

Première constatation

⇨ Les femmes iraniennes laissent apparaître le haut de leurs cheveux et sont bien maquillées.
Parfois le foulard est posé vraiment bien en arrière des cheveux. Signe de "révolte" !!!

⇨ Elles portent le jean... serré. Mais il est recouvert par une tunique jusqu'au milieu de la cuisse.

⇨ Elles ont parfois les pieds nus dans des sandales.

⇨ Elles se permettent des couleurs surtout dans le voile pas trop dans la tunique ou le manteau.


J'avais essayé des "trucs" avant de partir. Y a quoi se marrer...

Je me sens "cucu". Déguisée. Ridicule.

Déjà faire porter le voile à une femme qui n'est pas musulmane est un non-sens.



Qu'est ce que j'ai eu chaud au début

A Téhéran, je croyais encore qu'il fallait tout couvrir.
Dès le 2 ème jour je n'ai plus porté le jean, j'avais trop chaud.





J'ai commencé par porter ce truc qui ne laisse apparaître que l'ovale du visage. Ce truc, je l'avais acheté en Malaisie (en souvenir...) il s'appelle un "telekung" là-bas. En Malaisie on ne le porte pas comme je l'ai porté car on ne laisse pas sortir les cheveux mais on laisse juste apparaître l'oval du visage. J'ai du le découdre un peu sous le cou, car porté en arrière, il me serrait trop.



J'ai choisi ce truc, pas par conviction, mais tout simplement parce que je trouvais cela pratique : il ne glisse pas comme le foulard, et je m'emmêlais avec les pans de foulards, cordons de mes sacs, appareil photo, lunettes.

Mais j'avais chaud !!!! surtout autour du cou.


Jusqu'à Shiraz je me suis couverte ! Je me trompais : on peut laisser apparaitre le cou, les cheveux on peut les montrer sur le devant et même sur le dos dépassant le foulard (j'ai vu les Iraniennes...) et les manches doivent juste couvrir le coude. Les pieds peuvent être sans chaussettes et même avec du vernis...

Et puis j'ai évolué 

... J'ai "allégé"  de + en + ! En allant vers le "Sud"...
C'est tout un apprentissage !!!!




Les femmes se maquillent très fort

Je me suis beaucoup plus maquillée les yeux, entourés de noir, comme le font les Iraniennes. En plus elles dessinent parfois les sourcils d'une façon  ! Et s'entourent les yeux comme dans les années 60, en remontant sur les extrémités. 


Je me fonds dans la masse... enfin un peu plus colorée et folklorique...




Comme les Iraniennes je l'ai baissé de plus en plus

Je suis passée à des foulards très légers.
Comme les Iraniennes, je l'ai laissé tomber sur mes cheveux le plus bas possible.




Dans la montagne, ou à la mer où il n'a pas fait très chaud, il était le bienvenu...
il servait de cache-col...


J'avais opté pour cet "orange très vif" qui m'allait bien (un foulard que j'avais acheté en Malaisie).


Qu'est ce que j'ai acheté en Iran ?.... des foulards bien sûr !!! 

Des foulards iraniens mais je les trouve trop longs, trois épais, donc trop chauds.
Le principal c'est d'avoir beaucoup de tissus qui tombe sur la poitrine.
Sur les cheveux, ben.... le moins possible !



J'ai même acheté un "chignon" comme certaines Iraniennes utilisent.

Mais je ne l'ai porté qu'une seule fois, pas pratique.
J'ai aussi eu droit à "ça" !
On appelle ça un "tchador"...
C'était dans un mausolée...
Sans foulard !

Et puis sur la route désertique ou dans le désert..... on l'a enlevé !!!!!
Vous ne pouvez imaginer la joie et le sentiment de liberté alors !
C'est comme cela que vous pouvez voir en header de ce blog une photo de moi sans le voile.




Ce qui a été dur

⇨ Devoir escalader une colline rocher par rocher, en étant engoncée comme cela, c'est pas évident du tout.

⇨ Lorsqu'on est tout juste réveillée, devoir se rhabiller de la tête aux pieds et mettre son voile pour aller aux toilettes lorsqu'on était hébergées chez des Iraniens, ou lorsque (une fois) dans un hôtel les toilettes étaient dans le couloir.

⇨ Il faisait déjà chaud, même en mai. Ce n'est pas tant le foulard sur les cheveux mais le foulard autour du cou qui tient chaud. Plus que le foulard, c'est d'être habillée en manches longues (même retroussées juste en dessous du coude) et pantalon long, par des températures avoisinant 28°/30° et + ... Moi j'ai trop chaud habillée ainsi. Je pense aux Iraniennes quand les mois de juillet, août arrivent...

En quittant ma chambre j'avais un réflexe pour ne pas l'oublier, je l'appelais"mon chapeau" !

⇨ Manger en portant un foulard n'a pas été trop dur. Parce que je l'attachais sur mes cheveux avec deux pinces sur les côtés, et je le passais complètement sur le dos. J'étais aux normes : il tenait sur le bas de mes cheveux... On se débrouille...




Et j'ai quand même bronzé !


Hypocrisie....

C'est quand même pas une question de religion !

Exemples :

⇨ On a pris un train de nuit et on s'est retrouvées à dormir dans un compartiment MIXTE ! On était deux femmes en compagnie d'une famille, femme, époux, fils (adulte), + un homme de la trentaine, étranger à cette famille. On a toutes retiré nos voiles dans le compartiment. Mais chaque fois que la porte du compartiment s'ouvrait (service du train, contrôle etc) hop, on remettait vite le voile. La porte se refermait... on le retirait aussitôt.

⇨ On est entré dans un wagon du métro de Téhéran réservé aux femmes (c'est écrit dessus, sur l'extérieur).... nos amis iraniens hommes sont montés avec nous dans le wagon réservé aux femmes.

⇨ On a été convié, nous les femmes, à un dîner de mariage entre femmes... Je n'en revenais pas : mini robes moulantes, brillantes, décolletés plongeants dans le dos, couleurs vives, maquillage outrancier, cheveux coiffés en chignon sophistiqué.

Et elles dansaient, entre elles, sur une estrade, des danses orientales, en remuant les épaules, les hanches. Puis elles ont absolument voulu qu'on aille sur l'estrade danser avec elles. On s'est exécuté.

Fallait voir les robes sexy que je ne porterais même pas moi-même !

⇨ Regardez les maillots de bain que l'on vend en boutiques pour Iraniennes
(à moins que cela soit un sous-vêtement !)


⇨ Et puis la première des hypocrisies c'est d'obliger des femmes non musulmanes, (comme nous), à porter un voile "islamique" !

Révoltée !

Comme beaucoup de femmes iraniennes que j'ai rencontrées, et de tous âges.

⇨ Elles me disaient "The only problem is.... "the cover"
⇨ Elles me disaient "The only problem is.... "the religion" !
⇨ Elles me disaient "The only problem is.... "the government" !

samedi 21 mai 2016

De Téhéran à Paris

Ouardia est rentrée plus tard que moi à l'hôtel, et nous demandons aussitôt d'appeler un taxi pour l'aéroport, inutile de rester plus longtemps à l'hôtel. Saied nous dit qu'il coûtera 700 000 rials.

Le taxi arrive vite. Il est 23h15. Good Bye Tehran...

Un taxi qui rate la sortie vers l'aéroport !

Il est un peu hurluberlu notre chauffeur. Une barbe longue comme un musulman pratiquant, et la musique moderne à tue tête. "Cela ne vous dérange pas ?" nous demande-t-il ?... non non non. Mais alors c'est plein gaz, ou plutôt loin niveau...

A un moment, Ouardia me dit que c'est bizarre, elle a vu le panneau de sortie vers l'aéroport international, et que depuis on a vraiment beaucoup roulé. C'est étrange. 

On continue de rouler. Le chauffeur, au bout d'un moment s'arrête  auprès d'un voiture stationnée sur le côté droit de l'autoroute. oui c'est de l'autoroute. J'ai vraiment cru qu'il s'arrêtait pour s'inquiéter de savoir si le véhicule n'était pas en panne, avait besoin de secours. Il va vers le chauffeur et lui parle.

Pas du tout : il était allé lui demander sa route. En effet nous avions dépassé la sortie très très largement.

Nous reprenons l'autoroute droit devant nous car il n'y a pas d'issue. Aucune sortie possible pour faire demi tour. Nous étions parties avec beaucoup d'avance mais là, l'inquiétude nous gagne. Va t-on arriver à  Qom qui n'est qu'à 200 km ?. Il n'y a pas de bretelles de sortie du tout...

Le chauffeur s'arrête à nouveau en voyant une camionnette de travaux arrêtée sur le bas-côté. Il s'informe à nouveau. 

Evidemment nous n'avons aucune information par notre chauffeur .

Nous le voyons alors emprunter un chemin de terre, une véritable piste, au milieu de rien, sans aucun éclairage...

Et nous comprenons que cette piste de terre passe sous l'autoroute et nous permet de reprendre l'autoroute en sens opposé.

Là encore pour entrer sur l'autoroute, il n'y va pas de main morte... On a eu des sueurs.
On a fait 25 km en trop. On se retape les 25 km. On a donc fait 50 km de route en trop par erreur du chauffeur.

Ouf, il est 0h30, et notre vol décolle à 3h45. On est encore dans les temps corrects.

Mais là encore, détrompez-vous si vous pensez qu'on est très en avance. L'accès aux avions est encore une galère.

Check-in

Il faut d'abord passer par un security point avec tous nos bagages,  pour entrer dans la salle de check-in, et il y a une bonne queue. Mais ça avance assez vite. 

Pendant que Ouardia prend la queue j'essaye de changer les rials qui me restent. Mais là, la queue est énorme. On dirait un groupe qui vient d'arriver... Le pire c'est qu'il n'y a qu'un seul bureau de change à vue, et que je ne sais pas s'il y en a un une fois passé dans la salle de check-in. Il y en avait bien pour une demie heure de queue. 

Et j'ai abandonné la queue du bureau de change, 

Passage des bagages aux rayons, et fouille corporelle, côté hommes, et côté femmes.

On trouve "Alitalia" d'affiché. La queue pour le check-in est correcte et on a assez vite nos cartes d'embarquement.

Le change

On a encore beaucoup de temps devant nous. J'ai demandé comment faire pour changer mes rials restants (3 millions).On m'a expliqué que je devais ressortir dans le hall précédent, car il n'y a pas de bureau de change partir de la salle où l'on se trouve.

Je laisse tous mes bagages auprès de Ouardia, et je ressors. Au bureau de change, cette fois-ci, il n'y a pas de queue, juste une personne devant moi. Un gars seul, qui vient d'arriver de son vol.

Mais voilà que la fille du bureau décide d'interrompre le change. On attend. Et on attend pas mal...  1à mn... Il y a deux filles, et elles papotent entre elles, et elles rigolent. Et nous, on ne sait pas ce qui se passe.

Enfin le guichet est ouvert. Oui, mais pour changer des rials... c'est celui d'à côté. Je change mes rials et obtiens 75 €. J'avais fait mon calcul auparavant et j'en étais aussi arrivée à cette somme.Je demande un reçu, comme en général on reçoit dans un bureau de change. Mais ça papote de nouveau. Et la fille s'éloigne...

Alors, ayant mon argent, je décide de ne pas prendre de reçu !

Mais je dois repasser le Security point pour repasser dans la salle suivante. Il y a toujours une queue bien sûr. Alors là, je n'ai pas manqué d'aplomb, ! et je montre à tout le monde mes cartes d'embarquement, et les gens m'ont laissée passer. 

La fouille aussi a été dérisoire. Je n'avais que mon petit sac à dos avec moi, et la fouille corporelle, que dalle. J'ai montré mes cartes d'embarquement, et les femmes ne m'ont pas fouillée ! Pour dire, la sécurité ....

Vérification des passeports

Je rejoins Ouardia, et noue décidons de passer les bureaux de police. Il y a trois queues, longues. Et là nous avons fait la pire erreur. Nous avons pris la queue de gauche.

Pourquoi la pire erreur ? Parce qu'ils faisaient entrer dans cette queue-là tous les passagers, de tous les vols... en chaise roulante. Si bien que alors que les deux autres queues avançaient correctement, la nôtre n'avançait pas.

Cela fait 45 mn qu'on est debout dans la queue.

La mauvaise humeur a commencé à s'installer au milieu de tous ceux qui se trouvaient dans cette queue-là, surtout que certains devaient prendre un vol Turkish airlines à 3 hres dont l'embarquement était déjà annoncé par le micro. Il est 2h30, et là, coincés dans la queue, à coup sûr, ils le rataient.

Nous, encore, notre vol était à 3h45, on se disait qu'on avait des chances d'arriver à temps...  

Alors une passagère a parlé à tous qu'elle allait rater son vol, et tous ont décidé de la faire passer par devant. Il y en a qu'un, un Suisse, qui n'a rien trouvé d mieux que de dire qu'elle n'ait qu'à être arrivée en avance, comme si nous aussi, on n'était pas arrivés en avance... Ainsi elle a réussi à passer, et à prévenir la compagnie Turkish à l'embarquement de ce qui se passait. Un représentant de la compagnie est apparu et a fait sortir tous les passagers qui prenaient ce vol, sans même qu'ils aient à présenter leur passeport à la police !!!  Pour dire, là encore !!!!

Ensuite tout le monde a fait blocage, a hurlé, pour qu'ils ne fassent pas passer les chaises roulantes !

Nous, enfin, nous arrivons à la limite du guichet de police. Nous étions encore dans les temps. Juste, mais OK. Juste le temps de traverser les halls, sans traîner, aller aux toilettes, et arriver direct à la porte d'embarquement n° 26. Il est 3h00 et les voyageurs étaient déjà en train d'embarquer. alors que l'heure d'embarquement était inscrit 3h15. Pas le temps de me faire un sandwich alors que je crève de faim.. 

Alors, surtout, partez très en avance pour prendre votre vol !!!!

Ça avait été tellement rapide de sortir de l'aéroport à notre arrivée à Téhéran, et là ! quelle galère !

1 er tronçon - de Téhéran à Rome

Alitalia : AZ 757 -   Airbus A321-100/200

Départ de Teheran (IKA), Imam Khomeini Intl.  : 03:45 (a.m)
Durée de vol : 5 h 15
Siège 20 F

Arrivée à  Rome  (FCO, Fiumicino, Terminal 1)  :  06:30

A peine installée à ma place, je sors mes victuailles, et je mange, du fromage, du pain, et du concombre. Il est 4 hres du matin, je crève la dalle. 

Mais l'avion décolle. 

Somnifère et dodo.

A Rome

On atterrit à Rome avec 25 mn d'avance, à 6h05 au lieu de 6h30.

On a un transit à Rome de 1h25 donc avec 25 mn en plus.

On a eu aucun petit déjeuner dans l'avion, et aucun café. La première chose que je fais est de me précipiter vers l'endroit où on vend du café, et j'en bois deux, deux "americano" c'est à dire le plus grands, 1,70€ chacun.

Direction porte d'embarquement B6. Cette fois-ci, on n'a pas à prendre de bus comme sur le trajet de départ, on a que des couloirs.

2 ème tronçon : de Rome à Paris

Rome : AZ 316  -  Airbus A321-100/200
Départ : 07:55
Durée de vol : 2 h 10
Siège 11F
Le vol s'envole à l'heure.










Voilà tout ce qu'on nous a servi à manger comme petit déjeuner !

VIDÉO

©PlaneteJoce





Au dessus des Alpes



En France


VIDÉO
Vol Alitalia AZ 316 Rome - Paris

©PlaneteJoce


Aéroport Charles de Gaulle

Arrivée à Paris (CDG), Charles de Gaulle, Terminal 2F : 10:05




Le Bus Direct

J'ai mis 30 mn pour arriver à trouver la bonne sortie qui mène aux cars Air France qu'on appelle désormais "Le Bus Direct". Je l'apprends, c'est tout nouveau, ça date du début du mois de mai... On me donne un prospectus, que je ne regarde pas.

La sortie vers le bus se trouve avant l'Exchange (sur ma droite), puis il faut prendre un long couloir sur la gauche (En fait, je change de terminal...).

Infos :  ICI
Dans les halls d'arrivée :
Terminal 2A - 2C  : Sortie C10  
Terminal 2B - 2D  : Sortie D14
Terminal 2E - 2F  : Sortie E8 - F9
Pour le Terminal 1, le bus se prend à la sortie 32

J'ai chopé le bus à 10h44 (alors que j'ai atterri à 10h05)... Il fait un peu nuageux sur Paris. Soleil voilé. Ça me fait bizarre, parce que toutes les fois que j'arrive à l'aéroport Charles de Gaulle, en venant de loin, j'arrive en plein hiver, en février / mars, et je trouve une température de 5°et c'est tout gris.

Là, il fait 19° !!!

D'abord, bien sûr, le bus fait le tour de tous les terminaux. 10 mn pour ça. On est au T1 à 10h 54.

Dans le bus pour Paris.


Je comptais bien, comme d'habitude m'arrêter au terminus du bus, place de l'Etoile, comme je l'ai toujours fait. Mais une fois assise, j'ai regardé le prospectus, et qu'est ce que je découvre ! une nouveauté, le bus va désormais plus loin que l'Etoile (ligne n°2).  Il y a trois arrêts supplémentaires : Tour Eiffel, Trocadéro et La Motte-Picquet. Autre nouveauté : Le wifi gratuit à bord et des prises USB à chaque siège. Je n'ai même pas testé. Rien à faire sur Internet, regarder ma ville me suffisait.

+ d'infos ☞ ICI


Fréquence de passage : Toutes les 30 minutes ;
Durée estimative du trajet  de l'Aéroport à Paris
CDG – Étoile/Champs-Elysées : environ 45 à 60 minutes 
CDG – Tour Eiffel : environ 60 à 70 minutes

Et on peut télécharger les horaires : ICI

Il s'est arrêté d'abord à la Porte Maillot (Bd Gouvion St Cyr). Puis Place de l'Etoile comme avant.
Place de l'Etoile, il s'arrête devant le n° 1 avenue Mac Mahon face sortie métro).


Place du Trocadero
L'arrêt se trouve en haut du Trocadero.


Tour Eiffel : il s'arrête en bord de Seine.


Et pour moi, la rue Jean Rey, c'est moins loin de chez moi que la Place de l'Etoile. D'accord, il y a le problème du transport ensuite, rue Jean Rey il n'y a pas trop de stations de métro, la station Bir Hakeim ne m'arrange pas tellement à cause des changements ou de la marche à pied,  et avec la valise... Mais je fais l'expérience. D'ailleurs je vois devant le bus une tonne de taxis en attente.

Mais moi je vais tenter de rentrer par mes propres moyens. Il fait très beau, 20°, je marche d'ailleurs sans veste, et je vais jusqu'au métro Bir Hakeim, puis le Bd de Grenelle, tout ça à pied, jusqu'à l'arrêt du bus 42. Au passage je me suis acheté un peu de quoi à manger.

Bon, ça fait pas mal de marche (avec valise...), plus d'incertitude si dans le sens inverse (Paris - aéroport) car le bus 42, il est imprévisible en horaire comme tous les bus. A étudier pour le prochain voyage.

Arrêt du "Bus Direct" Rue Jean Rey


Chez moi !

Mélange de ce que j'ai rapporté de Téhéran (le fromage, le pain, les concombres) et ce que j'ai acheté sur le chemin (la salade, les oeufs, les tomates) et une bière, un vraie de vraie !